26 avril 2007
This is the end, my only friend, the end
Puis, j'ai bu du jus d'orange. J'ai commencé à me sentir mieux. J'avais confiance en moi, je me suis dit: «Come on girl! C'est ta quatrième fin de session, t'en as vu d'autres!»
Toc toc toc.
On a cogné à la porte.
Étrange pour un jeudi matin....
J'ouvrai lentement...
WAAAARRGGHHH!!
Une gigantesque créature immonde aux tentacules venimeuses et aux yeux globuleux qui arborait fièrement une couleur de peau se rapprochant étrangement de la couleur vomi me fonça dessus en me criant des choses immondes:
«T'as 4 devoirs de maths en retard!!»
«T'as un examen de chimie lundi pis t'as pas commencé les exercices!!»
«Tu ne sais toujours pas ce qu'est une base conjuguée!»
«Ton vidéo, y'est bourré de fautes pis tu le sais!»
«T'es poche en concordance des temps en espanol pis ton examen est lundi!»
«Es-tu sûre que t'es aussi prête que tu le penses pour ton oral de français?»
«Ton test de PAM, oublie ça!»
ARRGGGHHH!!! C'ÉTAIT LE TERRIBLE MONSTRE DE LA FIN DE SESSION!! ARRGGHHH! ON VA MOURIR!
Le monstre me maîtrisa rapidement avec ses tentacules répugnates et aussi collantes que du stuff contre les mouches. Je pouvais à peine respirer et les paroles décourageantes qu'il me crachait au visage engourdissaient mon cerveau. Vite, il me fallait réfléchir, il me fallait tuer ce monstre! J'ai pensé au chloroforme: mais c'est seulement dans Tintin que les personnages en ont toujours sous la main. Puis, j'ai vu les couteaux sur le comptoir de la cuisine. Je réussit à m'approcher d'un couteau mais je fus incapable de m'en emparer. Qu'allais-je faire?? Étais-ce la fin pour Fausse-Artiste? Finirais-je engloutie par les devoirs en retard, les examens à préparer, les labos à terminer, les paroles soporifiques de mon prof de maths?
NON! JE SUIS PLUS FORTE QUE TOUT ÇA!
Et un éclair de génie me frappa. Je venais à peine de sauter du lit donc...J'ouvrai la bouche et je soufflai doucereusement mon haleine dégoûtante de nuit de sommeil trop courte sur l'affreux monstre qui, fortement ébranlé par cette odeur de toast au Cheez-Wizz mal digérée et de chips au ketchup, hurlait de douleur. Alors qu'il essayait de remettre en place la peau de son visage qui avait fondu par ma faute, je pus me libérer de son étreinte. Le monstre, humilié et blessé, s'enfuit en courant.
Maintenant que j'ai vaincu le terrible monstre de la fin de session, plus rien ne me fait peur. Pas même les 200 examens que je vais avoir dans les deux prochaines semaines. Je suis prête. Ça fait trois jours que je ne me brosse plus les dents.
17 avril 2007
Le jump suit
Toc.Toc.Toc. Levée du rideau.
-Fausse-Artiste, en essayant d'enfiler ce qui lui semble être un top: Crime, depuis quand j'ai des assez gros seins pour ne plus être capable de renter dans du small....Voyons, comment ça c'est serré de même à la taille....mais c'est beaucoup trop serré! Pis pourquoi il y a une partie qui est toute slaque dans le bas?
-Maman: T'essayes-tu le top bizarre que tu m'as montré avec des cerises dessus?
-Fausse-Artiste, qui commence à paniquer un peu: Maman...chu pris...
-Maman, qui rentre dans la cabine de Fausse-Artiste: AAAAAAHAHAHAHAA!!! QU'EST-CE QUE T'AS FAIT LÀ!! et qui en ressort aussitôt tellement elle rit.
-Fausse-Artiste, qui se sent vraiment minable: Ben oui mais là je pensais que c'était un haut mais finalement j'ai mal évalué la situation...c'est un jump suit mais j'ai oublié de mettre le jump...Je suis prise dans une des patte de culotte...
-Maman, qui est impressionnée par la flexibilité de sa fille: Mais veux-tu ben me dire comment t'as fait pour te rentrer tête première dans une patte de culotte?
Scène finale :Fausse-Artiste qui essaie de sortir le haut de son corps d'un pantalon en y allant de moult mouvements que vous risquez de voir si vous allez au Cirque du Soleil et Maman qui pleure de rire mais qui se demande qu'est-ce qu'elle a fait de pas correct en élevant sa fille pour qu'elle ne sache pas faire la différence entre un haut et un jump suit.
Le rideau tombe. Rires monstres et odeur de pipi en culotte qui se répand dans la salle.
15 avril 2007
Santé Canada recommande
Aussi, on était une saleté de grosse gang, c'est toujours comme ça, on va quelque part et on remplit la moitié de la place à nous tout seuls. Alors on a toujours une très longue table remplie de manteaux et de sacoches qu'on finit toutes par perdre dans les méandres du dessous de table. On se croirait dans un camp de vacances mais avec de l'alcool.
Et on était plein d'amis! J'aime ça moi les amis! Comme on dit:«Les amis, c'est comme du lypsyl mais pour mon coeur. Quand j'ai le coeur gercé, j'en mets dessus.»1
On est si chanceux d'avoir tout ça. Plein d'amis, plein de gens autour de soi qui sont tout le temps là, plein de gens à qui faire écouter(ou deviner) des tounes sur son iPod, des gens avec qui partager des frites, des gens avec qui découvrir des nouveaus drink, des gens avec qui dire des niaiseries, des gens à aimer, des gens avec qui faire des niaiseries, des gens avec qui rire, des gens avec qui on peut avouer qu'on ne sait vraiment pas comment avoir une attitude en fumant un cigare.
Ça peut avoir l'air un brin kétaine mais j'apprécie énormément tout ce que j'ai. Des vêtements, de la bouffe, des amis, des possibilités. Il y a des gens de notre âge qui, en ce moment, viennent de tuer un Afghanistan, de faire une pipe à un camionneur pour 0,35$CAN ou bien de se faire exploser dans une école primaire.
Esti qu'on est bien.
1-La reine DU SARCASME, Les réflexions d'une vie, Lévis, Les Éditions de Chez Nous, 2007, p.326
9 avril 2007
Zum Geburtstag viel Glück!
6 avril 2007
Le panda
La halte-bouffe de Place Laurier un vendredi saint. Fausse-Artiste attablée devant un pad thai aux crevettes et Chéri d'Amour devant une poutine extra-saucisses du Valentine. Bruit ambiant: enfants qui crient, touristes qui goûtent à de la poutine pour la première fois, toune poche comme fond de trame. Décor: une table.
Toc.Toc.Toc. Levée du rideau
-Fausse-Artiste, en engouffrant une bouchée de son pad thai: C'est si pas bon des pousses de bambou. À chaque fois que j'en mange je me sens comme un panda.
-Chéri d'Amour, sans lever les yeux de sa dose de gras quotidienne:......
-Fausse-Artiste, ne pouvant plus se retenir de rire de sa blague: AHAHAHAHAHAHAHA!!! UN PANDA!!! TSÉ UN PANDA LÀ!! AHAHAHAHA!!!
-Chéri d'Amour, qui ne rit toujours pas: C'est des fèves germées que tu manges. C'est pas du bambou.
-Fausse-Artiste, qui se rend enfin compte de son pathétisme: Mange d'la crotte.
Fin. Le rideau tombe. Applaudissements discrets et polis dans la salle.