30 mars 2007

Juste ma peau pour me cacher

Il y a des journées où nous, femmes de ce monde, décidons qu'on ne va pas s'arranger trop. Au diable le pantalon chic, les talons haut, la lingerie, le make-up pis amène-moé des jeans, un coton ouaté et des grosses bobettes. Lors de ces jours spéciaux, qui sont majoritairement déclenchés par un congé, le temps gris ou une poussée d'hormones quelconque, certaine conservent tout de même un certain sens de l'esthétisme et ajoutent à leur accoutrement une queue de cheval stylisée et un peu de cache-cernes.
Mais moi, je n'ai peur de rien.
L'autre jour, c'était congé, il pleuvait et j'ovulais (you get the picture). Alors, ne reculant devant rien, même pas devant la mine déconfite que Chéri d'amour a fait lorsque je suis sortie de la salle de bain, je me suis rendue au centre commercial en arborant fièrement des jeans déjà portés plusieurs fois durant la semaine, un coton ouaté acheté à Old Orchard, des bobettes Fruit of the Loom, pas de bijoux et même pas de maquillage. Même pas de pauvre petite boucles d'oreilles de rien du tout. J'ai presque hésité avant de me brosser les dents. Ah et aussi ma queue de cheval n'était pas du tout stylisée.
Tout s'est bien passé jusqu'à ce que j'arrive au dit centre commercial. Je suis une femme forte après tout. Puis, je me suis vue partout: mon reflet dans les portes vitrées, les miroirs, le regard des gens. Alors je me suis arrêtée et je me suis examinée suspicieusement. P.E.R.T.U.R.B.A.N.T. C'est pas tous les jours qu'on rencontre son vrai soi-même, sa vraie face, sa vraie peau, ses vraies rougeurs, ses vraies paupières molles et inégales, sa vraie dent croche, ses vrais cernes, son vrai teint blême. Perturbant mais intéressant. Voir la vraie moi. Moi. Moi. Moi. Juste moi. Et, étonnament, ce que j'ai vu m'a satisfait. J'ai vu ce que j'étais vraiment, ce que j'avais vraiment à offrir, ce qui persiste au travers des artifices. Et ça me convient. On aurait pu croire que l'effet inverse se serait produit et que je me serais précpitée aux toilettes pour m'appliquer du gloss. Mais non. C'est tout ce que j'ai et j'en suis fière. J'étais fière de montrer qui j'étais vraiment, sans même avoir peur, au milieu d'une marre de personnes qui se cachent d'une certaine manière. Je n'ai pas peur d'être moi même si ça implique d'avoir des cernes et une dent croche.
C'est vraiment une expérience à essayer. Affronter qui on est devant le miroir.

La prochaine fois, je crois même que je ne vais pas mettre de soutien-gorge...Non. Non. Non. Non. Nonononon. Il me reste un peu de respect de ma personne au fond de ma sacoche , je vais essayer de le garder.

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