La session est finie. C'est les vacances. C'est Nowell. Yodeléhihou.
Je vous entends déjà me poser les questions d'usage:
«Tu manquerais pas un peu d'enthousiasme la Vraie-Frisée? Ou bien tu es finalement guérie de ta maladie qui te fait mettre des points d'exclamation à la fin de chacune de tes phrases comme une pré-pubère de 12 ans qui vient de découvrir MSN?»
Non, j'ai encore la maladie. Mais il me manque un brin d'enthousiasme. À chaque fin de session, le même phénomène se produit : durant toute la session, je suis occupée par tous mes charmants travaux d'école et autres divertissants examens et je n'ai aucunement le temps de penser à quoi que ce soit (quelque chose de profond je veux dire). Mais lorsque la session finit, j'ai le temps de me remettre en question très profondément. C'est vraiment comme une dépression post-partum...mais au moins, je n'ai pas un enfant sur les bras...;) (ah crotte, ma maladie d'émoticone qui reprend...)
C'est d'ailleurs ce qui m'est arrivé hier soir, alors que j'étais à l'aube de l'assoupissement et que mon esprit, lui, tourbillonait incessamment alimenté par des pensées bien noires d'insécure finie. Et puisque j'étais à demi dans les vapeurs du sommeil, je n'avais pas vraiment le contrôle de mes pensées. Comme quand on est à moitié en train de rêver. Et bien mon esprit, au lieu de me faire faire un joli rêve avec des pouliches et des fées pour oublier le spleen dans lequel je nageais, m'a fait réciter les 5 manières de synthétiser un composé halogéné.
Et savez-vous le pire?
J'ai souri dans mon demi-sommeil.
Les composés halogénés, ça m'a rassurée. C'est facile, je le connais par coeur, je peux le faire, je comprends. Comme on dit en anglais : the only thing I could get a grip on. Beaucoup plus simple que toutes les autres interrogations qui valsaient dans ma tête.
Lorsque je me suis finalement rendu compte que je répétais en boucle «substitution radicalaire, substitution électrophile sur un benzène, substitution nucléophile avec un alcool et addition sur un alcène ou un alcyne» (et que ça me faisait du bien), je me suis réveillée en sursaut et je me suis tout simplement dit en mon for intérieur : «Cr*** de folle.»
J'ai ensuite entrepris de réveiller Chéri d'Amour pour lui faire part de mon besoin urgent de vacances et/ou de médication avec le traditionnel :
- Tu dors-tu?
- Gremeleronfl
- Chui une cr** de folle.
- Ben non t'es pas une cr*** de folle, t'es super belle.
- Je viens de me réciter la synthèse des composés halogénés POUR ME SENTIR MIEUX.
- Ah ouin, c'est cool, c'est quoi un composé halogéné?
Ok, je crois que Chéri d'Amour n'avait pas tout à fait bien cerné le problème. Mais ce n'était pas la première fois que j'éprouvais des difficultés avec lui la nuit, j'ai déjà vu bien pire.
J'ai tout de même réussi à m'endormir en me disant qu'il trouverait bien une ou deux paroles rassurantes à me dire le matin venu.
Mais aujourd'hui, ça va mieux. Je travaille (eh oui, comme tout bon étudiant pauvre, j'ai eu droit à environ 16 heures de liberté entre mon dernier examen et la job) et étonnamment, être dans le gros jus, ça me «détend» ou du moins, ça m'empêche de penser à la synthèse des alcools.
Parlant d'alcool, peut-être que c'est ce qui me faudrait... Une fin de session sans party! Franchement les jeunes aujourd'hui, y'ont pu d'allure...
20 décembre 2007
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1 commentaire:
Haha ! Je te comprends. Quand on vit à vive allurel, si le rythme ralentir brusquemment, ça déstabilise.
Quand je n'ai "rien à faire"', je panique un tantinet ! En me disant que j'oublie sûrement quelque chose.
J'ai fait mon DEC en sciences santés et oui, je trouve que la chimie, la bio et la physique, ça rassure. C'est tellement logique. C'est comme ça, un point c'est tout. C'est moins angoissante que des questions existentielles pour lesquelles on n'a pas de réponse simple.
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