Dans mon patelin, il y a une très longue rue qui traverse la quasi-totalité de la ville. On l'appelle la rue St-Laurent et, étonamment, elle longe le fleuve du même nom. Mais, au bout de cette rue, vient le moment où il faut faire un choix: «virer de bord» ou continuer vers l'infini et plus loin encore. La semaine passée, moi et mon amie (qui est connue sur ce blog sous le nom de Reine du Sarcasme), avons choisi la deuxième option. Nous nous lançames donc sur une route sinueuse de campagne qui devait nous apporter à St-Henri (allez voir sur Google Earth, il y a un carrefour giratoire, c'est pittoresque). Tout se déroulait bien, c'était sinueux et ennuagé mais rien pour effrayer une rutilante Mazda Cronos et deux filles qui n'ont peur de rien, de toute manière.
Nous placotiâmes gaiement pour finalement arriver à l'église de St-Henri. Big deal. Nous avons donc décidé de prendre une route qui nous semblait pleine de promesses car une charmante pancarte nous indiquait qu'elle nous amènerait à St-Jean-Chrysostome (pas la peine d'aller voir sur Google Earth) et nous pourrions ainsi facilement retourner chez nous. Tout se passait bien, on ne manquait toujours pas de sujets de conversation quand, brusquement, le ciel s'obsurcit et de grosses gouttes d'eau vinrent s'écraser sur le windshield. Un peu de pluie, voilà tout. Mais peu de temps après, la pluie se fit de plus en plus insistante et elle tombait avec une telle vigueur sur la vrombissante Mazda Cronos que même la plus haute vitesse des wipers ne suffisait plus à la tâche. Pour nous, ce n'était qu'une petite ondée, une grosse averse qui ne durerait pas longtemps. Pour plus de prudence, nous décidâmes de s'arrêter dans le stationnement du casse-croûte «Le p'tit castor» et d'attendre la fin des précipitations. La pluie tombait avec une telle force que nous étions certaines que cela passerait rapidement.
Comme nous avions tort.
Nous sommes restées au moins 20 minutes dans ce stationnement et la pluie n'avait toujours pas diminué. Nous reprîmes donc la route, en roulant à une vitesse moyenne de 25 km/h avec le nez collé dans la vitre pour essayer d'y voir quelque chose et c'est là que nous avons finalement compris que ce qui nous tombait dessus n'était pas qu'une petite ondée passagère. C'était le déluge. Total. On ne pouvait rouler dans la voie de droite car elle était pleine d'eau, un vrai lac. Mais nous continuâmes notre lente progression qui nous amena en terrain connu, soit à la fin de St-Jean-Chrysostome. On pouvait même voir la route qui nous ramènerait sécuritairement jusque chez nous. Il ne nous restait plus qu'à monter la côte.
Deuxième erreur.
En s'approchant de la côte, nous vîmes que plusieurs voitures étaient «sur les 4 flash» dans le bas. Nous crûmes à un accident, un accrochage dû aux mauvaises conditions mais soudain, nous comprîmes. Les voitures étaient coincées dans le bas de la côte car il y avait tellement d'eau qui descendait la côte que cela créait un courant qui les empêchait de monter.
C'est à ce moment que nous comprîmes que nous ne faisions pas face à un banal déluge: c'était l'inondation.
Nous entreprîmes donc de passer par toutes les petites rues avoisinantes qui pourraient nous amener à la 132, route de nos rêves. Il y avait toujours de plus en plus d'eau, au moins jusqu'à la moitié des roues, et il n'était plus question pour nous de faire un stop. Mais l'éclatante Mazda Cronos nous mena tant bien que mal jusqu'aux abords de St-Romuald (ce qui est très près de la maison). Nous arrivâmes finalement à une intersection qui nous permettait de prendre la 132 et de filer joyeusement jusqu'à notre home sweet home. Mais attention, j'ai dit que l'intersection nous le permettait mais l'eau qui s'accumulait, elle, ne nous permettait de rien faire. Nous ne pouvions pas tourner car il y avait une telle mare au bord de la rue que s'y aventurer aurait signifié la mort certaine de l'éblouissante Mazda Cronos. Nous ne pouvions embarquer sur la 132!! Nous dûmes continuer tout droit et s'enfoncer encore plus dans les quartiers de St-Romuald. Nous essayions tant bien que mal de «virailler» dans les rues afin d'en trouver une qui soit assez sèche pour nous laisser atteindre la 132, mais à chaque intersection, l'eau ne faisait qu'augmenter et inondait même les terrains des gens. Nous tournâmes dans une rue pour se rendre compte que c'était le fin: la mare, que dis-je, le lac final. Un pick-up réussit à traverser cette fameuse mare de peine et de misère et avec de l'eau qui engloutissait complètement les roues.
Mais qu'allions-nous faire!!! Serait-ce la fin pour Fausse-Artiste et la Reine???
Nous nous apprêtions à reculer lorsqu'un homme nous fit signe de rentrer dans sa cour et de venir nous mettre à l'abri chez lui. Ô le sauveur! Le temps de se stationner dans son entrer, de sortir de l'auto et l'eau avait déjà envahit la moitié de son terrain. Oui, oui comme à la télé, avec les gens en canot!! Nous avons donc appelé nos parents pour leur dire :«Maman, chu pris à St-Romuald!! C'est la tempête du siècle!» et ils ont jugé bon de nous répondre :«Ben là pour vrai? Il a à peine mouillé ici à Lévis.» Hé ho!! Vos enfants sont pris quelque part! La Reine et moi avons donc passé 45 minutes chez deux étrangers extrêmement convivial, des gens vraiment gentils qui nous ont donné du café et qui ont eu pitié de nous. Bon, je l'avoue, j'aurais préféré que des pompiers en torse viennent nous secourir du lac dans lequel on était pris mais, dans une situation de crise, on prend l'aide qui passe! Mais on en a tout de même profité pour prendre des photos des gens qui se promenaient dans les rues en «bottes à vache» avec de l'eau jusqu'aux genoux. Je vous le dis, jusqu'aux genoux! Les voisins du couple qui nous a rescapé ont même eu leur sous-sol inondé!
Mais, l'eau a commencé à redescendre, les rues étaient quasi sèches et nous sommes donc retournées paisiblement à notre Lévis natal. Et puisqu'on est dans les confidences, je dois avouer que j'ai aimé cette expérience!! Moi et la Reine étions deux vraies pro de la route, nous prenions des décisions sans paniquer et on a même pas pleuré! Je connais des gars qui auraient pleurniché un brin dans une telle situation! Ou qui aurait pris des décisions de gars comme: «Ben oui manne ta Civic passe salement dans ce trou d'eau-là! Sti t'es un homme, ça passe!» ;)
27 juin 2007
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7 commentaires:
Hahaha! Je lis ton blog silencieusement depuis quelques temps, mais là en tant qu'habitante de St-Romuald, je me dois de confirmer!!! C'était vraiment une mega tempête tropicale mercredi dernier!!!! D'ailleurs, quand l'orage à éclaté, j'étais au travail (au pied de la 1er côte infernale) et on a eu droit à un tsunami intérieur...de toute beauté!
Hahahhaa !!!!
Seigneur, mais ce que tu es courageuse. J'aurais pleuré !
Une côte en CHUTE. C'est fou.
Merci d'androue de confirmer la véracité de ton aventure. On s'aurait cru dans un film d'action poche (pas parce que ton aventure est poche, elle est INCROYABLE, mais parce qu'elle est invraisemblable...ce qui ferait la pocheté du film. Tu suis ?
Androue: Wo un tsunami intérieur!! Il s'en passe des affaires sur la Rive-Sud!
Véronique: Il y a déjà un film qui a été fait là-dessus : The day after tomorrow. ;)
Pfff, voyon, jla connait moi ste Mazda Cronos la, pis elle aurait passer... bin oui, parce que ste genre de char la, on apelle sa une berline, un bateau en français, un BATEAU, comme dans voiles, et moteur qui va sous l'eau...
Mais la, le mot Bateau n'est pas négatif! , Stu beau char, en plus... yiétait conduit pas deux chicks dla mort qui tue la mort, s'tassé malade sa
Mais la prochaine fois, ammênte tes flotteurs Artiste... tsé on sait jammais, a tu déjas nagées dans des eaux torrentielles ? :p
Le gars que je connais: tu sais bien que les chicks d'la mort comme moi n'ont pas besoin de flotteurs. On a des grosse boules. ;)
Aille wo!!
Quand est-ce que le mot bâteau est utilisé de façon positive pour parler d'un char...!!
Ce char là c'Est la mort!!!
Pis cette soirée là c'tait la mort aussi!!!
Merci mon amie l'Artiste pour l'aventure et les confidences!!!
Des grosses boules... haha...rapport
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