Québec-Montréal : version Frisée

Je reviens tout juste de Montréal où je suis allée visiter une amie nouvellement déménagée pour cause d'études et j'ai bien aimé mon périple. En 30 minutes, je crois que j'ai fait et vu 100 choses que je n'avais jamais faites ou vues dans ma vie. Tout d'abord, il a fallu nous stationner dans la rue où mon amie habite. Il était 11h23 et le panneau disait «interdit de stationner le jeudi entre 10:30 et 11:30». Bon, on est jeudi, il est 11h23, au pire, ya pas un cave qui va venir nous mettre un ticket. Nenon, ce sont plutôt les résidents des alentours qui sont sortis pour nous signifier qu'il fallait absolument déplacer la voiture. En effet, 3 personnes du 3ème âge, disons-le, sont sorties dehors et ont commencé à nous crier dessus en agitant un balai. Ils étaient 3! Et ils avaient des balais! Non mais qu'est-ce qui se passe de si grave dans la rue St-Dominique le jeudi de 10h30 à 11h30 pour que des gens me menacent avec un balai? Nous n'avons donc pas eu d'autre choix que de faire le tour de la rue une autre fois pour faire passer les 7 minutes. Ensuite, puisque je suis une paumée qui n'a jamais voyagé et qui n'a jamais mis les pieds dans une grande ville à part New York pour un voyage de 3 jours, J'AI PRIS LE MÉTRO!!! Ce que c'est excitant le métro! Ça va vite et il y a du vent et il y a du bruit et le sol tremble quand le métro arrive et la tite-voix de madame dit «Prochaine station: De Castelnau». Je trouvais qu'elle disait tellement BIEN De Castelnau! Il y a tout de même un inconvénient c'est qu'il fait chaud!! J'ai toujours cru que la chaleur montait, pas qu'elle descendait dans les méandres du béton pour envelopper une masse compacte d'une chaleur extrême! Ça doit être terrible l'hiver quand on a un gros manteau! Et ce qui est encore pire, c'est quand il n'y a pas d'escaliers roulants et qu'il faut monter des escaliers en arrivant à destination pour remonter à la surface : moi, la chaleur me mettait KO. Au début, je trouvais ça troublant parce que lorsqu'on est arrivés à la station, il n'y avait pas de commis pour nous vendre des tickets de métro et la barrière était ouverte alors j'ai pris le métro pour la première fois ILLÉGALLEMENT!! Ensuite, on arrive à l'U de M et j'ai emprunté un tapis roulant qui MONTAIT!!! INCROYABLE!!! Mais ça fait tellement mal dans les mollets de se tenir là-dessus! Tous mes muscles étaient bien étirés en arrivant en haut.

Ensuite, direction : quartier chinois! Parce que moi, je l'aime Hello Kitty ok! Je me suis achetée des baguettes Hello Kitty! J'ai tellement hâte d'aller manger des sushis! (C'est officiel : je suis une vraie fille insipide.)

Après, on a marché, marché, marché, marché sur Ste-Catherine. J'ai vu «les choses de Montréal qui sont comme des légendes pour les inhabitants de Montréal» : les Foufounes électriques, les 236 745 sex-shop, danseuses et autres, le quartier gai, le complexe Desjardins, l'UQAM. Une autre chose intéressante que j'ai remarqué aussi c'est que les piétons sont vites sur la switch. Quand la lumière devient orange du côté opposé, ils commencent déjà à traverser! Incroyable! Et aussi, quand on s'avance dans la rue, les autos arrêtent! À Québec, j'ai déjà vu une conductrice klaxonner et faire un fuck-you à une pauvre piétonne égarée!

Le soir, nous sommes allés sur St-Denis et j'ai mangé un giga désert chez Juliette et Chocolat puis, nous sommes allés un peu plus loin sur la rue pour fumer du shisha. Je me suis trouvé un nouveau rôle dans la société:



Je suis la fille sur qui on échappe la bière et le narguilé.



Et oui, un gentilhomme assis à la table d'à côté sur laquelle était posé le narguilé qu'il utilisait a fait un micro-faux mouvement et le narguilé s'est retrouvé sur la douce frisée, qui, trop abasourdie pour même comprendre ce qui lui arrivait, a essayé d'enlever du mieux qu'elle le pouvait les cendres et les tisons qui la recouvrait et a évité de faire son regard de la mort au gentilhomme qui était tout aussi abasourdi et peu fier de sa nouvelle manière d'attirer l'attention d'une fille. Je me ferai toujours rire.



Le lendemain, nous avons décidé que nous allions au MEC, qui est peu atteignable par métro. Le métro nous a amené jusqu'au boulevard Acadie et nos jambes nous ont supporté pendant 35 minutes le long d'un long boulevard bordé d'immeubles en décrépitude assez avancée par endroits. Je ne pensais jamais qu'on arriverait. Une chance qu'il y avait des barrières anti-suicide le long du viaduc que nous avons traversé. Au MEC, et bien, j'ai fait comme d'habitude, j'ai vidé mon compte bancaire mais bon passons...J'ai besoin de vêtements chauds pour aller courir bon!




Et finalement, je suis revenue dans mon beau Lévis, saine et sauve, avec encore toutes mes capacités pulmonaires et sans m'être fait gunné dans un règlement de compte de gang de rue. J'ai bien aimé Montréal mais je pense que j'aurais besoin d'une sérieuse période d'adaptation pour y vivre. C'est comme s'il fallait que ta bulle d'espace vital rapetisse : il y a du monde tout le temps, partout. À Lévis, les probabilités que deux personnes s'entrechoquent sur la rue sont à peu près aussi élevées que mes chances d'aller veiller sans me faire renverser un truc dessus...