Samedi soir, dans le luxueux bar du Normandin de Lévis, il m'a été donné d'observer un des éléments qui font que les filles sont énervantes et que les gars sont plates : le billard.
C'est toujours les garçons qui d'habitude se ruent les premiers sur une table de billard, probablement mus par la peur inconsciente que quelqu'un monte le son de la musique et qu'ils soient invités à danser. Après avoir élégamment sorti 1,25$ de leur poche, la partie commence.
Concentration, stratégie, calculs. Légères exclamations assez discrètes mais dont l'intensité varie proportionnellement avec la quantité d'alcool ingérée : «Easy shot mon gars men!» «God fuck mon gars men! C'est quoi s'te cassage de marde-là!».
La partie s'achève, sans trop de remous. Une game parmi tant d'autres.
Puis, vient le tour des filles qui, toujours curieuses de savoir si elles peuvent être plus médiocres que la dernière fois, s'avancent vers la table. Il y a d'abord formation des équipes : c'est d'autant plus amusant en équipe car on peut jaser un brin entre les tours. Bien sûr, les forces de chacune sont fortement analysées afin de former des équipes invincibles :
- Es-tu bonne toi?
- Non, chui dégueu.
- Ok, moi aussi, on joue ensemble.
Ensuite, il faut trouver 1,25$. Après avoir fouillé 3 sacoches et viré à l'envers 4 portefeuilles, le tout ponctué de «Yé donc ben beau ton portefeuille, tu l'as pris où?», la somme est finalement amassée à l'aide de 5 et de 10 sous. Mais pourquoi la table prend pas la carte de crédit aussi!
La partie commence : celle qui a les plus gros bras (ou le plus de volonté) (ou le plus de sens de l'auto-dérision) casse faisant ainsi s'espacer les boules de 1 à 4 pouces l'une de l'autre. C'est réussi!
Puis, différents coups sont essayés...sans trop de succès, c'est la période d'échauffement. Et vient enfin le moment tant attendu : une boule est rentrée! Toutes les participantes poussent un cri de joie devant un talent aussi indéniable, même les membres adverses. Faut être fier de ses réussites.
La partie se poursuit, assez longtemps, entrecoupée de cris aigus, de «Je pensais jamais réussir à faire ce coup-là!» et de baguettes pointées vers le ciel en signe de victoire...à chaque boule rentrée.
La partie se termine en une ovation louangière de nos capacités incroyables et nous nous dirigeons ensuite vers le bar pour une tournée bien méritée sous les regards ahuris, voire apeurés, des clients et surtout de la gente masculine en se disant que la prochaine fois, on sera encore meilleure.
C'est si bon être une fifille.
14 janvier 2008
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4 commentaires:
Hahaha ! Trop vrai ! Trop drôle !!!
Je me suis étouffée de rires. Vraiment hilarant!
Héhé merci à vous deux!
Aille mon cassage était fantastique... Tu sous-décris mes capacités de billardeuse!!
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